Maria Stuart

Deux femmes revendiquent la couronne et avec elle le pouvoir. L’une est assise sur le trône, l’autre au fond d’un cachot. Entourées de favoris, d’opportunistes et d’acolytes loyaux, Elisabeth Ière et Maria Stuart élaborent des stratégies et des intrigues pour se maintenir l’une au pouvoir et l’autre en vie. 

Les personnages de la pièce «Maria Stuart» sont dépassés par eux-mêmes, ils s’agitent, dictent aux autres leurs conduites, ruinant leur propre vie et celle de leur entourage. Maria Stuart et la reine Elisabeth se ressemblent de manière explosive: Maria tente d’apaiser Elisabeth en soulignant cette ressemblance, mais Elisabeth s’accroche littéralement à son «unicité». Elle ne supporte pas que l’on puisse penser d’elle, qu’elle est prévisible. S’adapter et se démarquer, deux aspirations contradictoires, créent une tension fatale. 

La pièce de Teuwissen d’après Schiller utilise la narration chorale, le chant et des pistes sonores pour détourner le mythe du sublime. Chez lui, la volonté d’héroïsme relève du despotisme autodestructeur et le sublime s’avère avant tout être le masque du désespoir.